Page 18 - Livre électronique du congrès AFMAPATH 2024
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P02. GESTION DE LA DOULEUR DANS LA PATHOLOGIE
PLEURALE.
H.IKROU1, N.BOUTBAGHA1, S.FARHAT1, S.ABDALA1, H.SERHANE1
1 : SERVICE DE PNEUMOLOGIE, CHR HASSAN II, CHU SOUSS-MASSA, LABORATOIRE LARISS,
FMPA, UIZ - AGADIR
Introduction
La prévention de la douleur induite par les procédures médicales devrait être une priorité pour
tous les actes médicaux. On essaye d’appliquer systématiquement les recommandations en
matière de gestion de la douleur avant et après tout accès pleural pour tous les patients dans
notre établissement. Cette étude vise à évaluer l'efficacité de l'anesthésie locale et de la
gestion générale de la douleur pour les gestes médicaux sur la plèvre.
Méthodes
Nous avons réalisé une étude descriptive transversale qui a inclus tous les patients admis pour
exploration pleurale dans notre service de juin 2022 à janvier 2024. L'évaluation de la douleur a
été réalisée avant et après chaque procédure à l'aide de l'échelle numérique de la douleur
(END). Pendant l'accès pleural, la quantité de lidocaïne utilisée était standardisée chez tous les
patients. L'intensité de la douleur a été corrélée à diverses données (étiologie, sexe, âge,
tabagisme, usage de cannabis, échelle d'anxiété et de dépression hospitalière (HAD), taille de
l'aiguille ou du drain, type de procédure pleurale réalisée et durée de la procédure).
Résultats
1278 patients ont été inclus dans notre étude, l'âge moyen était de 47 ans ± 12 et 63 % des patients
étaient de sexe masculin. La plupart des patients présentaient un épanchement pleural
(exsudatif dans 51 % des cas). Le pneumothorax et le pyothorax représentaient 26 % de toutes
les admissions, et 23 % nécessitaient une biopsie pleurale à des fins diagnostiques. Tous les
patients ont évalué leur douleur à l'aide de l'END, 80 % avaient un niveau de douleur > 6/10. L'accès
pleural a été réalisé par ponction exploratrice chez tous les patients, suivie d'une biopsie chez
23 % et d'un drainage chez 26 %. Après l'injection d'anesthésie locale, l'intensité moyenne de la
douleur était de 2 sur 10 chez 65 % des patients. Les consommateurs de cannabis et les fumeurs
actifs avaient une réponse plus faible aux anesthésiques locaux (p < 0,05). Il n'y avait aucune
différence dans l'intensité de la douleur en fonction du sexe, du score HAD. Les procédures les
plus longues (> 15 min) présentaient un niveau de douleur plus élevé, de même que les patients
où une proportion plus élevée de drains thoraciques était utilisée (24G vs 16G). Dans l'analyse
multivariée, seule une utilisation prolongée de cannabis était associée à des niveaux de
douleur plus élevés, ainsi qu’une réponse faible aux antalgiques locaux et par voie générale,
associée à une agitation plus importante lors des gestes (65%). Seuls 47 % des patients ont
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